Malaxer ses peurs pour les apprivoiser
#38 Quand on laisse BB dans un coin, il y a une baleine sous gravier
Vous lisez la Soupape créative du Mocko ! Chaque vendredi, je vous partage mes réflexions sur la créativité et les ressources qui m’ont été utiles.
Hello !
J’espère que vous allez bien ! Tout d’abord, je voulais vous remercier pour vos nombreux retours sur mon article de la semaine dernière consacré à l’argent. J’ai traversé diverses émotions en le rédigeant et j’avoue avoir eu une petite pointe d’angoisse avant d’appuyer sur « envoyer ».
Pourquoi ce malaise ? Je pense qu’il doit être lié à un léger (hum.) sentiment d’illégitimité, du genre « l’argent, ce n’est pas pour toi ». « Tu te prends pour qui pour en parler ? » — toujours aussi agréable Monique.
D’habitude, j’écris mes articles en un seul jet et en quelques heures. Celui-ci, je l’ai malaxé, jusqu’à être à l’aise avec sa thématique. Et si c’était un des secrets pour se sentir mieux vis-à-vis d’un sujet ? Le malaxer ?
Temps de lecture : Environ 7 minutes
Voix off digressante (et enrouée cette semaine) disponible sur l’ App Substack et sur le web ici
Malaxer pour laisser son empreinte.
« Est-ce que cela t’arrive de ne pas du tout aimer une musique à la première écoute, puis de la réécouter plus tard et de l’adorer ? »
Cette phrase m’a fait tilt lundi soir1. Quand quelque chose rompt avec nos attentes et nous déstabilise. Avant de comprendre que ce fameux « quelque chose » nous attire à nouveau.
Ce n’était peut-être pas le bon timing la première fois.
Petite anecdote sur le timing :
L’an passé, j’étais à la conférence d’un éditeur d’une petite maison d’édition. Il nous a raconté, gêné, une de ses boulettes.
Chaque jour, il reçoit des manuscrits auxquels il répond « merci, mais non merci ». Ce matin-là, il n’était pas de bonne humeur, TOUT est nul et vlam ! Floppée de NON aux autrices et auteurs.
La boulette ? L’une des autrices avait un contrat en cours de finalisation avec lui, il venait de re-répondre au même mail. Elle l’a contacté en panique et évidemment, la collaboration s’est poursuivie. Ce n’était pas son œuvre le problème — elle n’avait pas changé — mais l’humeur de l’humain derrière son texte.
Bref, tout ça pour dire : ne vous remettez pas en question à chaque « non » ; tout est beaucoup trop subjectif pour en conclure du négatif. Vous n’êtes pas responsable de ce qu’il se passe dans la tête de l’autre, de l’état de son sommeil ou de son humeur du jour. Cela me rappelle les oraux de bac ou de rattrapage… Putain de facteur H (le facteur humain) !
Comme vous l’aurez compris, même pour soi, la temporalité a son importance. Il faut se laisser le temps de se familiariser avec le sujet/l’œuvre.
Pour ses propres réalisations, il nous arrive souvent de détester ce premier jet. Comme le dit Malivoyage dans ses conseils pour croquis raté, ne le corrigez pas de suite et laissez-vous du temps pour y revenir ! Tout n’est pas gâché !
J’en profite pour vous partager ces astuces et je vous laisse découvrir ses carnets de voyages :
La transformation du problème
Imaginons que cette chose avec laquelle nous ne sommes pas à l’aise prenne la forme d’une boule. OK, désormais, nous sommes habitués à sa présence. Et ensuite ?
Il est temps de la toucher, de l’attraper et de la malaxer. La triturer pour se l’approprier.
C’est ce qui se passe quand on teste une nouvelle technique ou que l’on appréhende un nouveau sujet.
Par exemple, avant d’écrire sur l’argent, je suis allée à la recherche de newsletters et de vidéos sur la gestion de l’argent/les finances : eux en parlent si facilement, pourquoi ? Et surtout, comment font-ils ?
Avant de malaxer le sujet avec mon thème de prédilection, je me suis rendu compte que ce qui me paraissait si loin me touchait finalement de près. Ce malaise pour parler d’argent n’était que le haut de l’iceberg. J’ai ensuite creusé et j’en suis arrivée à tous ces mythes sur le créatif fauché qui refuse de se faire payer (ouch !) et qui m’ont touchée personnellement.
Je ne dis pas que tout est résolu, mais j’avance. J’ai d’ailleurs un autre article en préparation sur une thématique assez proche (cela commence par un V). Des idées ?
Je retiens que si un sujet est compliqué ou sort de notre champ de compétence, il y a peut-être baleine sous gravier… Après l’avoir repéré, une caresse et un long massage s’imposent !
Bref, la soupape porte toujours aussi bien son nom !
Le défi créatif de la semaine
Chaque semaine, je vous propose un défi d’écriture créative à réaliser dans un carnet en 3 parties :
Créatif : un petit défi pour sortir de la routine et stimuler la créativité.
Gestion de projet : notez une tâche à accomplir pour faire avancer un projet personnel ou professionnel cette semaine.
Réflexion : une section pour noter des pensées sur le défi, les obstacles rencontrés ou les retours reçus.
Le défi de la semaine : La Baleine sous gravier
Comme d’habitude, je ne peux pas filer une métaphore sans qu’elle m’inspire le défi de la semaine ! #passionmétaphore
Dans votre carnet, dessinez une baleine (ou écrivez le mot “Baleine” si vous n’êtes pas à l’aise avec le dessin). Elle représente ce qui est là, mais que vous ne voulez pas voir.
Notez ce sujet qui vous met mal à l’aise. Par exemple : L’argent dans l’entrepreneuriat, ou alors le dessin des mains (au hasard), un sujet à traiter à l’écrit, etc.
Le gravier, c’est la stratégie d’évitement, avec quoi ou quelle excuse avez-vous trouvé pour cacher (mal) votre baleine ?
Quelle première action pourriez-vous mettre en place pour apprivoiser et vous familiariser avec votre baleine ?
Prenez votre agenda, vous savez ce qu’il vous reste à faire ;)
Dans l’encart de réflexion : comment vous sentez-vous après avoir massé longuement votre baleine ?
Bravo ! Vous êtes enfin arrivé·es à la fin de cette newsletter, merci à vous ! J’espère que son contenu vous a plu ! N’hésitez pas à me répondre par retour de mail, à me laisser un commentaire (ou un petit coeur sur Substack <3) ou à la partager ! À la semaine prochaine et bon week-end !
Merci à Claire de m’avoir soufflé la thématique du jour
Toi tu es du genre à tripoter du slime !
Oh mille merci ! Et je sors mon carnet.